Les interventions effectuées au sein de l’institut de la main sont réalisées, sauf cas exceptionels, sous anesthésie loco-régionale.

Le principe

L’Anesthésie Loco-Régionale (ALR) est une technique d’anesthésie permettant la réalisation d’une intervention chirurgicale sans avoir recours à une anesthésie générale.

Seul le membre concerné est anesthésié. Le principe consiste à injecter un anesthésique local au contact d’un ou des nerfs concernés, créant ainsi un blocage de l’influx nerveux au cerveau et donc une insensibilité et une paralysie du membre concerné.

Cette action est réversible, l’anesthésiant local étant résorbé et métabolisé par l’organisme. La durée de cette anesthésie dépend essentiellement du type de produit utilisé et du volume injecté, elle peut varier de quelques heures à 24 heures.

L’échoguidage

La réalisation d’une ALR est un acte fin et précis. Cette précision dans l’injection garantit l’efficacité du bloc et permet d’éviter la survenue de complications (nerveuse traumatique, injection vasculaire toxique…).

L’échoguidage reste le garant de cette efficacité et sécurité pour la réalisation de tels gestes. Avec plus de 20 000 actes réalisés chaque année pour la chirurgie du membre supérieur, notre équipe dispose d’une des plus grandes expertises en France.

Quel type d’anesthésie loco-régionale ?

Selon le type de chirurgie, il est possible de cibler une anesthésie loco-régionale. En effet, le membre supérieur dépend principalement de 4 nerfs (médian, ulnaire, radial et musculocutané). Ces derniers sont tous bloqués lorsque l’anesthésie complète du bras est nécessaire (chirurgie de l’épaule, coude, poignet). Cependant, pour des chirurgies plus distales (canal carpien, ténosynovite, panaris…), une anesthésie plus sélective peut être réalisée.

Peut-on associer une anesthésie générale et une anesthésie loco-régionale ?

Lorsqu’une anesthésie générale est indispensable (par exemple, pour une chirurgie de l’épaule ou une chirurgie autre que le membre supérieur notamment en chirurgie du thorax…), il est possible d’y associer une ALR. Celle-ci permet d’atténuer les stimulations douloureuses pendant l’intervention et donc de limiter l’utilisation peropératoire des drogues sédatives et analgésiques permettant ainsi une récupération plus simple au réveil avec une moindre incidence d’effets secondaires type nausées/vomissements.

Aussi cette anesthésie complémentaire permet d’atténuer la douleur post-opératoire. Ces techniques sont en constante évolution et ont un excellent rapport bénéfices/risques.

Dans le cadre d’une intervention réalisée sous anesthésie loco-régionale, il est toujours possible d’y associer une sédation afin d’améliorer le confort du patient en cas de stress par exemple. Vous pouvez également bénéficier de la mise en place d’écouteurs avec musique afin de ne pas entendre les bruits environnants.

Formation et recherche

Toujours au fait des dernières innovations techniques ou pharmacologiques, un protocole de recherche clinique (en collaboration avec les chirurgiens) est en cours, afin d’évaluer une technique encore récente (Walant) d‘anesthésie pour la chirurgie de la main. Il s’agit de la première étude randomisée prospective en France.

L’équipe participe également à la formation des internes en anesthésie. Une convention signée avec le CHU de Nantes permet d’organiser chaque trimestre un stage d’une semaine durant lequel les internes bénéficient d’une formation théorique et pratique en anesthésie loco-régionale sous échographie du membre supérieur.